Inde du Nord : Jaipur, la plus belle ville du pays, gâchée par le tourisme ?

✨ Cet article est consacré à une étape mon voyage en Inde. Les publications peuvent se lire de manière indépendante, ou comme une série. Pour découvrir l’article précédent, consacré à la petite ville d’Alwar, c’est ici !

C’est sans doute une des étapes incontournables lors d’un premier voyage en Inde du Nord. Jaipur, une ville bouillonnante est millénaire présente un patrimoine fantastique. Entre son City Palace, son fort et ses pépites un peu moins connues, on en prend forcément plein la vue ! Mais cette beauté attire beaucoup de visiteurs du monde entier, au point de se demander : cette ville a-t-elle été gâchée par le surtourisme ? Je vous emmène dans ma découverte de trois jours de la ville de Jaipur, en Inde.

City Palace, Jantar Mantar et palais des Vents

Ma première journée à Jaipur débute par un petit coup de fatigue. Les derniers jours ont été intenses, alors je prends un peu plus mon temps. J’arrive au City Palace vers 10 heures. Ce bâtiment a servi de résidence royale à partir du 18ème siècle. L’endroit est plutôt joli avec une succession de petites cours. J’aime particulièrement l’une d’entre elles avec plusieurs portes absolument magnifiques.

Deux immenses jarres sont exposées, pouvant contenir chacune plus de 4.000 litres d’eau. En 1902, le Maharajah de l’époque devait se rendre au Royaume-Uni pour le couronnement d’Edouard VII. Très pieu, le Maharajah ne pouvait se permettre de boire autre chose que l’eau du Gange : il a donc emmené ses réserves avec lui. Un musée présente différents objets et habits de l’époque : on apprend notamment que le polo était pratiqué en Inde dès le 17ème siècle. Des inventeurs de l’époque avait mis au point une incroyable balle permettant de jouer la nuit, grâce à un mécanisme sophistiqué permettant de stabiliser une bougie : impressionnant !

Petit bémol, concernant le City Palace, c’est très fréquenté par les touristes : des cars déversent d’imposants groupes d’européens et d’américains. Je me rends ensuite au Jantar Mantar de Jaipur, juste à côté. C’est un observatoire construit par le même sultan que celui de Dehli. Il en a fait construire 6 au total, et celui de la ville rose est le plus grand ! Après déjeuner, je visite le palais des Vents, dans le même quartier. Il a été construit à partir de 1799 pour que les femmes du harem puissent observer la ville sans être vues. L’édifice est tout simplement sublime et immense. Tout de grès rose et il est considéré comme un des chefs d’œuvres de l’architecture Rajput.

Jal Mahal, fort Amber, Panna Meena ka Kund

Cette deuxième journée à Jaipur a été consacrée à la visite de plusieurs édifices : Jal Mahal, fort Amber, Panna Meena ka Kund et monkey temple. C’est également une journée qui m’a conforté dans le sentiment que j’ai commencé à ressentir la veille : une ville bien trop touristique où l’occidental n’est vu que par le prisme de son portefeuille. Mais surprise, il n’est pas seul : un de ses amis, Mubarik, l’accompagne ! Il m’explique qu’il a fait la fête toute la nuit et qu’il n’a pas dormi et est toujours ivre. Ça commence bien.

Le gérant de mon hôtel décide de m’alpaguer à ce moment et me dit qu’en raison d’une visite du Premier ministre, les lieux touristiques sont fermés et qu’il vaut mieux rester dans son établissement. Les trois hommes se disputent en Hindi, et moi je ne comprends rien. Sur ce, le chauffeur de tuk-tuk démarre et part d’un coup, écoutant la discussion. Pendant que conduit, Ali se cale bien confortablement a l’arrière avec moi et démarre la nuit qu’il a manquée.

Nous faisons une première étape par Jal Mahal un palais sur l’eau absolument magnifique : il possède quatre étages, dont deux sont sous le niveau lac. Sur place je rencontre Viky qui est en train de nourrir poissons et oiseaux. Il me demande d elle photographier et comme à mon habitude, nous échangeons nos numéros afin que je puisse lui envoyer les images. Quelle erreur ! Il m’a ensuite harcelé de messages et d’appels pour me dire qu’il avait absolument envie de me voir, même pour une heure, qu’il avait son propre appartement et que nous pourrions faire des choses « personnelles ». Je bloque le numéro : je suis un homme quasiment marié marié.

J’arrive ensuite au fort Amber, absolument sublime. C’est un château immense construit au 16e siècle. J’en démarre la visite et constate avec chagrin que des éléphants sont utilisés pour monter les touristes jusqu’en haut de l’éperon rocheux sur lequel la forteresse est bâtie. Je ne peux que vous encourager à vous renseigner sur les conditions dans lesquelles sont dressées les éléphants utilisés par les humains. La citadelle en elle est même est vaste, très jolie et remplie de monde. J’arrive toutefois à trouver quelques pièces et coins plus tranquilles pour profiter pleinement.

Je retrouve Mubarik et Ali (toujours en pleine sieste) et ils essaient instantanément de me vendre un parc aux éléphants, dont les conditions captivité sont particulièrement mauvaises. Je refuse et insiste pour être conduit à Panna Meena ka Kund, un puits à degré assez emblématique du secteur. Le monument est très impressionnant, mais il est désormais interdit de descendre les escaliers bien que l’on voit régulièrement sur internet des photos avec des gens dans les marches.

Alors que nous sommes sur le point de quitter les lieux Ali et Mubarik, défenseurs de l’opprimé, de la veuve, de l’orphelin et surtout de la touriste suédoise, repèrent deux jeunes femmes en pleine recherche de leur hôtel. Ni une, ni deux, on se retrouve serrés à trois sur la banquette arrière (j’avais pas payé pour avoir le tuk-tuk pour toute la journée, moi !?). Mubarik sort ses meilleures vannes disquettes pour essayer de les séduire. Je me retrouve alors à parcourir le village en large et en travers à la recherche de l’hébergement des demoiselles. Puis, encore un peu plus tard, je me retrouve à trinquer avec Ali et Mubarik à la bière tiède, assis sur un rebord de trottoir, le long d’une route très passante. Vous ne comprenez pas l’enchainement ? Moi non plus.

Il est midi (que midi !), je me fais déposer dans un restaurant pour déjeuner : Ali et Mubarik essaient successivement de me vendre des œuvres d’art, des bijoux et des costumes faits sur mesure par un tailleur. Je pense que pour un bon prix, ils auraient été prêts à vendre leur propre mère. Puis ils m’expliquent qu’ils doivent faire une course pour les deux suédoises et qu’ils reviennent vite. Après une longue attente, qui vois-je sur la banquette arrière ? Bravo. Les deux suédoises. Nous nous mettons alors en quête pour elles d’une piscine et écumons tous les hôtels à la recherche de cette eau devenue plus sacrée que celle du Gange aux yeux de nos deux chiens de la casse (et conducteurs de tuktuk à leurs heures perdues).

Au bout du troisième hôtel, j’en ai marre. Je donne la moitié de ce que j’avais prévu à Ali et saute dans le premier tuk-tuk pour aller voir le Monkey Temple que j’avais planifié. L’endroit pourrait être vraiment joli, c’est une succession de bassins et de bâtiments de cultes coincés dans une fine vallée dans la montagne… Mais des tonnes de déchets plastiques jonchent le sol. Je me balade là une demi heure environ, avant de négocier âprement mon retour en tuktuk à l’hôtel.

Cours de cuisine et Albert Hall Museum

Dernier jour à Jaipur ! Ma matinée est consacrée à un cours de cuisine. Je rencontre Ghanshyam et Dimple qui ont ouvert leur école il y a cinq ans. Avant ça, ils ont essayé de tenir un restaurant, mais leur affaire n’a pas fonctionné. J’enfile mon tablier, et me voilà déjà en train de couper oignons, tomates et autres pommes de terre. Je découvre les savants mélanges d’épices qui font la richesse de la gastronomie indienne. Les deux gérants sont adorables et c’est un moment vraiment agréable ! Je repars même avec une petite boîte de gâteaux faits maison pour mon trajet en train de ce soir !😋

Après avoir déjeuné et goûté les nombreux plats que l’on a préparé ensemble (dhaal, paneer, aubergines massala et chapatis…), je retourne voir le palais des vents, que je souhaite rephotographier. Sur ma route, je croise des enfants et adolescents en pleine partie de cricket. Je les photographie de loin, et ni une ni deux, c’est une dizaine de gamins qui gravitent autour de moi et prennent la pose. Les plus grands me proposent de m’essayer à leur, ce que je fais. J’ai été EX-CE-LLENT (c’est faux).

Je me rends ensuite au Albert Hall Museum, plus ancien musée d’Etat, construit pendant la période coloniale. On y découvre une collection assez impressionnante de tapis, récipients, armes et dessins, notamment.

Direction ensuite mon hôtel, où j’ai laissé mon sac à dos pour la journée, puis la gare. Mon train pour ma prochaine destination, Sawai Madhopur, part à 19h30.

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